8 trucs pour écrire un bon script de voix-off pédagogique
Comment l’écriture du script favorise l'engagement ? Si vous pratiquez l’écriture de script pour une vidéo ou un podcast et que vous séchez parfois devant votre feuille blanche, voici 8 trucs pour écrire un script pédagogique. |
Structurer votre récit de façon simple et efficace
Plus l’apprenant identifie et comprend rapidement l’objectif de la vidéo ou du podcast qu’il écoute, mieux il mémorise et continue d’écouter ! Voici une écriture simple, qui a fait ses preuves : introduction, contenu et résumé ou « je dis pourquoi », « j’explique » et « je redis ».
Après une brève introduction qui peut être une réponse à la question « pourquoi je fais cette vidéo ? », présentez les points abordés et une conclusion proposant une reprise des points clés à mémoriser.
Limiter la durée en segmentant
Les capacités de traitement de l’information par les canaux auditifs et visuels sont limitées. En effet la mémoire de travail est très courte (20 secondes environ). L'enjeu est le transfert des informations dans la mémoire à long terme. Il est préférable de segmenter le podcast ou la vidéo, en plusieurs autres. Préférez une durée comprise entre 3 et 5 minutes.
Réduire le superflu
C’est la partie la plus difficile pour l’expert : se freiner et modérer ses apports cognitifs.
Laissez respirer l’apprenant ! Il faut lui laisser le temps de traiter l’information. La quantité d’informations doit être modérée surtout si le contenu est nouveau ou complexe, sous peine de surcharge cognitive.
Réduire le superflu permet aussi à l’auditeur de ne pas s’éparpiller. Le formateur ou le réalisateur d’une vidéo guide vers l’essentiel, vers ce qui doit être retenu.
Rayez les éléments non pertinents pour ne conserver que l’essentiel.
Utiliser un langage simple et concis
Les phrases courtes sont plus aisées à énoncer, à écouter et à mémoriser. Lisez votre script à voix haute. Si vous avez des difficultés à le lire, essayez en changeant le vocabulaire, l'ordre des mots ou la longueur des phrases.
Le langage doit être simple. Proscrivez le jargon qui perturbe et disperse l’intérêt. Si des termes techniques sont indispensables, il faut les définir et peut-être parfois, envisager un apprentissage préalable. N’hésitez pas à entraîner aux mots clés afin de familiariser le spectateur-apprenant avant d’aborder un concept complexe. Il vaut mieux utiliser un vocabulaire courant mais précis, ne prêtant pas à l’ambiguïté ou à des interprétations multiples.
Vous pouvez alterner le rythme des phrases : une série de phrases longue mêlée à une phrase courte permet à la voix de moduler et de varier ses intonations.
Employer un style conversationnel
La narration au présent est plus efficace.
Le style de narration formel, comme par exemple, celui du spécialiste durant une conférence est généralement moins apprécié que le style conversationnel. Ce style plus direct permet de créer un lien social entre narrateur et auditeur. Il renforce le sentiment de proximité.
Musique et effets sonores : avec parcimonie
Les transitions peuvent être marquées par une virgule ou un élément sonore humoristique. La musique apporte une dimension émotionnelle mais ne doit pas disperser l’attention. Je vous conseille d'éviter de la superposer à la voix car cela nuit à l’intelligibilité.
La musique peut aussi indiquer un moment récurrent comme par exemple quelques notes qui annoncent toujours la fin de la vidéo ou l’objectif de la vidéo.
Eviter la redondance
Si vous écrivez pour une vidéo, évitez d’associer du texte à l’écran avec un récit reprenant les même mots car le spectateur finit par se désintéresser. La voix apporte des indices ou des compléments d’informations synchrones au visuel mais n’est pas redondante au visuel.
Par contre, répéter l’information importante à des intervalles de temps espacés et de façon diverses (reformuler) permet de varier les représentations mentales et surtout de fixer la notion en mémoire.
Préférez une voix humaine
Selon les études de RE Mayer, 2014, Les étudiants non seulement préfèrent mais aussi apprennent mieux avec une voix humaine plutôt qu’avec une voix synthétique.
J’ai testé un logiciel en ligne Murf qui propose des voix de synthèse. La voix humaine laisse imaginer que nous sommes en relation directe avec le spécialiste du contenu. Elle véhicule des émotions. Elle permet de ressentir un effet d’interaction entre humains et renforce la motivation et l’engagement.
L’essentiel des éléments de ce billet sont issus des travaux de R.E. Mayer, psychologue et chercheur en sciences de l'apprentissage à l'Université de Santa Barbara. Il s’intéresse à l’apprentissage avec le multimédia. Ces travaux figurent dans Le Multimédia Learning Handbook[1].