Trucs de pro pour enregistrer votre voix
Ecouter pour se rendre compte de la nécessité
Eduquer ses oreilles est déjà un premier pas avant de produire des bandes audio pour tous. Se former est encore mieux !
Vous allez me dire : on a pas le temps, on connait pas, on a pas les moyens, on en voit pas la nécessité. Surtout qu’avec les techno actuelles qui permettent de produire des voix artificielles de plus en plus naturelles ou de s’enregistrer avec un smartphone très rapidement, pourquoi s’embêter?
Je suppose que vous avez déjà écouté des vidéos dont le niveau varie sans cesse selon l'interlocuteur qui parle. Ou encore, après une musique très forte, un interlocuteur que l'on entend à peine !
Je vous conseille, désormais, lorsque vous écoutez des enregistrements sonores, de porter votre acuité sur la qualité.
Je vous propose de vous intéresser à l'intelligibilité ou à l'inverse aux différences de niveaux, pire, l'absence de niveau ou à l'inverse la saturation, la réverbération du lieu... Et questionnez-vous sur votre attention. Est-elle restée constante ? Avez-vous eu envie de quitter ou de rester à l'écoute ?
Pourquoi s’embêter ?
Et bien pour fournir un média intelligible à tout public et donc un média inclusif.
Une écoute confortable et un niveau constant sur l’ensemble de votre production permet à l'auditeur de rester connecté à votre média et de se concentrer sur le contenu.
Comment fait-on ?
Et bien on va d’abord utiliser notre bon sens. C’est à dire apprécier les qualités acoustiques d’un site en prévision de la prise de son. Rassurez-vous, rien de compliqué : il s'agit d'améliorer l’acoustique avec les moyens du bord. Placer des éléments absorbant pour éviter la réverbération des ondes dans votre espace d'enregistrement : livres, vêtements...
Pour ma part, j'enregistre parfois dans ma garde robe !
L'objectif est de vous faire gagner du temps. Un son correctement enregistré demandera moins de traitements après montage.
Le placement du micro
Placer correctement le micro selon sa capsule. Les microphones large membrane tels les micro de voix-off nécessitent d'être proche (environ 20 cm de la bouche) avec un filtre anti-pop pour éviter d'enregistrer trop fortement les consonnes plosives (les « p », les « t »...)
Ainsi vous limitez le travail de traitement du son en post production : comme par exemple : l’égalisation des fréquences ou la compression, c’est un vrai gain de temps et de qualité.
Le niveau d'enregistrement
Le niveau d'entrée doit être réglé de façon à moduler autour de -12db. Lorsque le vu-mètre est dans le rouge, votre enregistrement est saturé, le son est pénible à écouter et fait mal aux oreilles.
Le niveau d'entrée est différent du niveau d'écoute (qui est un niveau de sortie).
Enregistrer dans un milieu bruyant
Si vous enregistrez dans un milieu bruyant, il faut traiter la voix et tenter d'éliminer les bruits parasites. Pour cela je vous conseille d'utiliser un égalisateur ou équaliseur, chercher les fréquences gênantes et les supprimer.
Attention de ne pas trop forcer sous peine de dénaturer la voix.
Autre solution, la meilleure, utiliser un micro unidirectionnel, tel le micro canon ou encore un micro cravate unidirectionnel. Mais ils sont moins communs que les cravates omnidirectionnels et coûtent plus chers.
La musique et la voix
Pour terminer, vous aimez la musique et vous souhaitez ajouter votre morceau préféré ?
Je vous le déconseille car mal mixée, elle nuit à l'intelligibilité. Vous pouvez placer de la musique avant ou après votre voix mais évitez de mixer une musique lancinante. Elle n'améliore pas la concentration et peut excéder l'auditeur ! Nous n'avons pas tous les mêmes goûts...
Et côté juridique, si vous êtes l'auteur de la musique, pas de problème, sinon vous devrez payer des droits à l'auteur. Voici un site de musiques gratuites proposées par YouTube
Pour en savoir plus
Ecoutez l'interview de François Jonquières, sound designer et comédien voix-off.